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Comment Lutter Contre les Pucerons Grâce au Lâcher de Coccinelles

Les coccinelles sont les meilleures alliées contre les pucerons. Leur régime alimentaire varié ne se limite pas à ces parasites encombrants, mais s’étend également aux cochenilles et à une variété d’insectes sans défense avec des corps mous. Leur présence est donc essentielle aussi bien dans les potagers que dans les jardins d’agrément, où elles jouent un rôle crucial dans la lutte biologique.

Pour que le lâcher de coccinelles soit réellement efficace, il est impératif de les introduire correctement dans leur nouvel environnement.

C’est ce qu’on va voir dans cet article.

1. Comment accueillir la coccinelle :

– Les coccinelles, faisant partie de la grande famille des coléoptères aux côtés de divers autres insectes comme les carabes et les scarabées, ont connu une période de mise à l’écart due à l’abus de pesticides, même dans nos propres jardins.

-Cependant, leur retour en force dans les écosystèmes naturels est devenu de plus en plus fréquent, bien qu’elles se retirent discrètement pendant les mois d’hiver dans des endroits préservés des intempéries, où le soleil les réchauffe, tels que des abris improvisés sous des pots de fleurs remplis de paille, d’herbes sèches ou de feuilles mortes.

-À l’arrivée du printemps, elles émergent de leur léthargie, motivées par la faim, pour partir à la chasse aux pucerons dès que le thermomètre dépasse les 15 degrés Celsius. Elles peuvent en dévorer près de 100 par jour ! Si vous avez planté des capucines dans vos parterres ou des fèves dans votre potager, vous encouragerez ces précieuses alliées, car ces plantes attirent les pucerons, et donc les coccinelles affamées !

-Il est judicieux de surveiller attentivement la population de fourmis dans la région, parce qu’elles ont tendance à s’attaquer aux coccinelles, en se nourrissant du miellat produit par les pucerons, avant même que ces précieux insectes ne soient déployés pour leur action bénéfique.

-Adoptez la méthode de tonte sélective pour encourager la diversité biologique et laissez prospérer quelques spécimens de plantes qui attirent les coccinelles, telles que les orties, où elles aiment pondre.

-Créez des zones florales dans votre verger ou semez une prairie fleurie, même sur une petite surface : des variétés comme la centaurée, la bourrache ou l’achillée seront un véritable paradis pour ces insectes bénéfiques. Il est en effet très avantageux de les avoir présentes dans votre jardin pendant l’été.

Si votre population de coccinelles est insuffisante, vous pourriez envisager l’introduction de lâchers de coccinelles.

2. Quelles coccinelles lâcher au jardin ?

2.1. La coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) :

-Elle présente une silhouette un peu imposante. Son corps ovale et bombé mesure généralement entre 5 et 8 mm de longueur.

-Sa caractéristique la plus distinctive réside dans son thorax noir, orné de deux taches claires de forme quadrangulaire aux angles.

– Ses élytres, d’un rouge vif saisissant, arborent chacun trois points noirs, accompagnés d’un point supplémentaire chevauchant les deux élytres, formant ainsi un total de sept points.

-Cette vorace consommatrice se trouve également active de mars à octobre, scrutant les plantes basses courantes à la recherche de pucerons, notamment les orties, bien qu’elle délaisse les arbres. –En cas de pénurie de pucerons, elle se tourne vers le pollen des fleurs pour se sustenter.

– Du potager à la roseraie en passant par les cultures sous serre, sa présence est très appréciée : elle contribue efficacement à la lutte contre les pucerons, débarrassant les fèves et les haricots de ces parasites et élisant volontiers domicile sur les rosiers. Les maraîchers en particulier en tirent grand profit pour la protection de leurs cultures.

2.2. La coccinelle des friches (Hippodamia variegata) :

-Elle présente un corps remarquablement convexe, ne mesurant généralement pas plus de 4 à 5 mm de longueur, ce qui en fait une petite espèce.

-Sa morphologie typique se distingue par un thorax blanc orné d’une tache noire, souvent en forme de M, et par deux élytres rouges arborant chacun un point noir au centre, d’où son appellation de coccinelle à deux points.

– La beauté de cette créature réside aussi dans sa diversité : au-delà de cette forme emblématique, une multitude de variations existent. Certaines coccinelles arborent des teintes plus sombres, jusqu’à des spécimens entièrement noirs, offrant ainsi un spectre fascinant de couleurs et de motifs à observer.

– Pendant la période s’étendant de mars à octobre, cette créature évolue dans une variété d’environnements, des zones en friche aux herbes luxuriantes, en passant par les arbres des parcs et jardins, où elle se dédie à la chasse aux pucerons. Son territoire de prédilection ne se limite pas aux espaces verts périphériques ; elle s’aventure également dans les arbres des centres-villes.

-Toutefois, son existence a été grandement perturbée par l’arrivée de la coccinelle asiatique, une compétitrice redoutable. En tant que résidente des arbres, elle joue un rôle crucial dans la régulation des populations de pucerons, aussi bien sur les arbres fruitiers tels que les cerisiers et les pommiers que sur les arbres ornementaux comme les tilleuls et les érables.

2.3. La coccinelle à virgule (Exochomus quadripustulatus) :

-Elle présente un corps qui varie de 3 à 7 mm de longueur, se distinguant par sa silhouette effilée et pointue à l’arrière.

– Son thorax se distingue par sa teinte blanche, agrémentée d’une tache noire formant une couronne à quatre lobes, parfois rehaussée de deux points clairs.

-Ses élytres de couleur rouge orangé arborent chacun au moins trois points noirs, parfois plus, avec des contours parfois flous, surtout lorsque certains points semblent fusionner.

-De mars à novembre, cette coccinelle affectionne les endroits secs et ensoleillés, que ce soit dans les zones abandonnées ou dans les parterres de plantes basses du pourtour méditerranéen. C’est là qu’elle traque les pucerons, tout en manifestant un intérêt pour les cochenilles, le pollen et le miellat, selon ses envies et son appétit du moment.

2.4. La coccinelle à virgule (Exochomus quadripustulatus):

-Elle présente une silhouette plutôt arrondie, avec une taille variant de 3 à 6 mm de longueur.

– Sa principale caractéristique réside dans sa teinte sombre : brun rougeâtre dans sa jeunesse, elle tend vers le noir en vieillissant.

-Ses deux élytres sont ornés de taches rouges, une en forme de virgule à l’avant et une autre, moins marquée, à l’arrière.

-Après avoir passé l’hiver à l’abri, la coccinelle à courbe fait son apparition entre mars et octobre. On la retrouve principalement sur les conifères, les feuillus comme le marronnier, les arbres fruitiers tels que le pommier, ainsi que sur divers arbustes, notamment le camélia et l’hortensia, où elle apprécie la présence des pucerons. En cas de rareté de ces derniers, elle se nourrit également de pollen, de nectar et de miellat.

2.5. La coccinelle à onze points (Hippodamia undecimnotata) :

-Elle présente une silhouette plus élancée, mais conserve une taille similaire, oscillant entre 5 et 7 mm de longueur.

– Son thorax affiche un premier segment noir, parfois agrémenté d’une fine ligne blanche à son extrémité.

– Les élytres de cette coccinelle arborent une teinte rouge orangé, ornée d’un point noir central et de cinq points supplémentaires sur chacun d’eux, totalisant ainsi onze points au total.

-Après sa période d’hibernation, cette espèce émerge sur les arbustes et les rosiers entre mars et novembre, principalement dans les régions méridionales de la France où les températures sont plus clémentes. Elle se consacre alors à la traque des pucerons présents sur les arbustes méditerranéens, les rosiers, ainsi que sur le redoutable puceron jaune du laurier rose, une proie appréciée qu’elle est la seule à chasser avec efficacité dans cette région.

3. À quel stade de développement choisir les coccinelles à lâcher ?

Pour tirer parti des bienfaits des coccinelles dans votre jardin, vous pouvez les introduire à divers stades de leur développement : que ce soit sous forme d’œufs, de larves ou d’adultes. Mais comment faire le bon choix ?

3.1. Les larves de coccinelle :

-Elles sont susceptibles d’être affectées par la présence de fourmis.

-Elles sont disponibles à l’achat en paquets de 100, à un prix légèrement plus élevé, oscillant entre 18 et 30€.

– Il est recommandé de déposer seulement 3 larves par colonie de pucerons. Ce qui les rend particulièrement intéressantes, c’est leur efficacité immédiate : une fois installées, bien que cela puisse parfois être un défi, elles se mettent à dévorer les pucerons avec une voracité remarquable, ce qui en fait une solution de choix en cas d’infestation sévère.

-Il est crucial de choisir une option de livraison express, car les larves de coccinelles sont extrêmement fragiles à ce stade de leur développement.

3.2. Les œufs de coccinelle :

-Les boîtes d’œufs de coccinelle sont disponibles en quantités de 100 à 120, proposées à des prix variant entre 13 et 20€, offrant ainsi le meilleur compromis qualité-prix. Ces œufs sont déposés sur des bandes spéciales à suspendre aux plantes infestées de pucerons.

– Une boîte contenant ce nombre d’œufs est généralement suffisante pour traiter environ 3 à 4 arbustes.

– Cependant, il est important de noter que leur efficacité ne se manifeste pas immédiatement: il faut attendre que les œufs atteignent le stade larvaire, ce qui peut prendre plusieurs semaines.

-Il est recommandé de les installer dès l’apparition initiale des pucerons sur les végétaux. De plus, si les fourmis ne les consomment pas, les coccinelles deviennent plus résistantes, car elles se développent sur place, ce qui prolonge leur période d’efficacité.

3.3. Les coccinelles adultes :

-Elles présentent une résistance beaucoup plus forte face aux fourmis.

-Elles sont disponibles en lots de 20 individus, avec des prix variant entre 16 et 30€ environ, ce qui en fait l’option la plus coûteuse.

– En général, une à deux coccinelles par colonie de pucerons suffisent, tandis qu’une quinzaine est recommandée pour un arbre.

-Leur attrait est évident : elles ne souffrent pas du stress du transport, elles se plaisent sur une variété de plantes hôtes, notamment les grands arbres, et elles y trouvent également l’amour, ce qui favorise leur reproduction : elles pondent en moyenne 40 œufs par jour ! Ces œufs éclosent en de voraces larves, qui à leur tour se développeront pour devenir des coccinelles adultes.

4. Comment procéder au lâcher de coccinelles ?

– Selon les recommandations de Catherine Delvaux, une journaliste spécialisée en horticulture et ingénierie agronomique, présente dans son guide pratique intitulé « La trousse de secours du jardin bio », optez pour une soirée fraîche pour libérer les coccinelles, après avoir préalablement humidifié les feuilles qui les accueilleront. Cette hydratation immédiate est essentielle pour leur bien-être.

-Évitez de les déposer directement au sol, car cela les expose à des prédateurs potentiels.

-Gardez à l’esprit que les coccinelles, qu’elles soient sous forme de larves ou d’œufs, ne supportent pas les fortes chaleurs. Planifiez donc votre achat en conséquence afin de ne pas devoir les relâcher lors de périodes caniculaires.

– Il est crucial de les installer dès réception ou dans les 1 à 2 jours suivants, en les conservant au réfrigérateur si nécessaire, mais pas plus.

-Peu importe le stade de développement des coccinelles que vous libérez, il est important de les introduire dans votre jardin en cas de besoin curatif, et non préventif. En effet, elles risquent de ne pas survivre si elles n’ont pas de pucerons à leur disposition pour se nourrir.

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